En 2017, un premier billet sur ce carnet faisait un point sur la question des droits de publication des images dans une thèse, prenant en compte les photographies, les dessins, les schémas, les vidéos et les films. Le cadre juridique évolue régulièrement et une mise à jour était nécessaire. Elle est ici le fruit de séances de travail entre Françoise Acquier (CNRS, AAU-CRESSON), Aricia Bassinet (Université de Lorraine / Direction de la Documentation) et Florence Bouchet Moneret (MSH Lorraine – UAR 3261). Le présent billet ouvre une perspective plus large et détaille ce que peut faire un chercheur ou un doctorant lorsqu’il capte une image, une vidéo, un dessin ou les réutilise.
Sommaire :
Je prends une photo, une vidéo, je dessine
1 – Un objet, un bien (bâtiment, façade, animal, objet..) – lieu public
2 – Un objet, un bien (bâtiment, façade, animal, objet..) – lieu privé
3 – Une œuvre – musée, voie publique, particulier
4 – Une personne reconnaissable – lieu public
5 – Une personne reconnaissable – lieu privé
Je réutilise une photo, une vidéo, un dessin
6 – Une image fixe sous droit d’auteur
7 – Une vidéo sous droit d’auteur
8 – Pour illustrer mon mémoire ou ma thèse sur Internet
9 – Pour publier
Je prends une photo, une vidéo, je dessine
1 – Un objet, un bien (bâtiment, façade, animal, objet..) – lieu public
Un lieu public peut être extérieur ou intérieur. Un espace public accessible n’est pas nécessairement libre de conditions de prise de vue.
Que puis-je faire lors de la captation ?
Le propriétaire de l’objet/du bien ne peut m’interdire la prise de vue, ni la réutilisation de l’image. Il n’a pas de droit exclusif à l’image sur son bien (ex : maison de particulier).
SAUF SI :
- l’image cause au propriétaire un « trouble anormal » (atteinte à l’honneur ou à la réputation, identification du propriétaire, divulgation d’une adresse, afflux massif de personnes),
- des personnes sont visibles. En ce cas, l’accord des personnes est nécessaire pour respecter le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD),
- l’image concerne une œuvre protégée (cf cas #3).
La collectivité en charge de l’espace public peut m’interdire la captation si je gêne la circulation ou la sécurité. La captation dans un espace public peut être encadrée par un règlement intérieur. Je me renseigne sur les conditions de prises de vue.
Quelle diffusion ?
Je diffuse l’image comme je le souhaite. Dans tous les cas, j’accompagne chaque image de la mention de titre, auteur, date, lien, licence, source. J’applique une licence (Creative Commons ou autre) sur mon œuvre pour informer les ré-utilisateurs de leurs droits.
Références juridiques et sources
– Arrêt de la Cour de Cassation, Hôtel de Girancourt à Rouen, Assemblée Plénière (7 mai 2004)
– Le trouble anormal relève de l’appréciation souveraine et au cas par cas des tribunaux.
– Les municipalités, les propriétaires ou gestionnaires des lieux réglementent les tournages et prises de vues dans leurs espaces publics.
Source :
Anne-Laure Stérin, Le chercheur prend une photo (11/2015)
2 – Un objet, un bien (bâtiment, façade, animal, objet..) – lieu privé
Un lieu privé peut être un parc privé, jardin, maison, association, entreprise privé. Mais aussi : un Aéroport, une gare, une galerie marchande … Un espace accessible librement peut être privé.
Que puis-je faire lors de la captation ?
- Je demande l’autorisation au propriétaire des lieux pour respecter le droit à la vie privée.
- Je conserve la trace écrite de cette autorisation.
- Si des personnes sont visibles, je demande leur accord écrit et j’applique le RGPD.
Quelle diffusion ?
Je diffuse l’image captée en accord avec les termes convenus avec le propriétaire.
Dans tous les cas, j’accompagne chaque image de la mention de titre, auteur, date, lien, licence ou droit, source. Je peux choisir d’appliquer une licence (Creative Commons ou autre) sur mon œuvre pour informer les ré-utilisateurs de leurs droits.
Références juridiques et sources
– L’intérieur du domicile d’un particulier est protégé par l’article 9, alinéa 1 du Code civil : chacun a droit au respect de sa vie privée.
– L’atteinte au respect de la vie privée, caractérisée par des photos d’une personne prise chez lui sans son accord, est sanctionnée d’1 an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende (article 226-1 du Code pénal).
Source :
Anne-Laure Stérin, Le chercheur prend une photo (11/2015)
3 – Une œuvre
Une œuvre originale résulte d’une activité artistique ou intellectuelle : tableau, sculpture, fontaine, construction architecturale mais aussi poster scientifique, photo de terrain, film, reportage…
Dans un musée, sur la voie publique ou chez un particulier
Que puis-je faire lors de la captation ?
- Je demande l’autorisation par écrit à l’auteur ou au titulaire des droits de capter l’œuvre (dans un musée l’institution culturelle peut m’orienter vers le bon contact)
- Je précise dans ma demande le cadre dans lequel elle sera diffusée : quel objectif ? où ? combien de temps ? accessible par qui ?
- Je conserve la trace écrite de cette autorisation.
/!\ L’exception de panorama (d’une œuvre sur la voie publique) ne s’applique pas. Même si tout particulier a le droit de prendre une photo ou une vidéo et de la poster sur internet (blog, facebook…) en dehors d’un usage commercial, un chercheur ne peut invoquer cette exception car il s’agit d’un usage professionnel.
Quelle diffusion ?
Je respecte les conditions de l’auteur ou du titulaire des droits. Dans tous les cas, j’accompagne chaque image de la mention de titre, auteur, date, lien, licence ou droit, source.

Exemple de citation :
Après autorisation de l’artiste, une photo des Colonnes de Buren serait à citer ainsi :
Daniel Buren Les Deux Plateaux, sculpture in situ, cour d’honneur du Palais-Royal, Paris, 1985-1986. Détails. © DB-ADAGP – Société des Auteurs dans les Arts Graphiques et Plastiques, Paris
Source : Elias Rovielo, Flikr, CC BY-NC-SA 2.0
Vous trouverez #9 des détails sur l’usage de la mention ©, non applicable en droit français mais utilisée toutefois pour annoncer les titulaires des droits.
Références juridiques et sources
– Article L. 123-1 du Code de la propriété intellectuelle
– Article L122-5 du Code de la Propriété Intellectuelle, modifié par la Loi pour une République Numérique (10/2016)
Sources :
INHA, Guide pratique pour la recherche et la réutilisation des images d’œuvres d’art (2021) ; Anne-Laure Stérin, Le chercheur utilise une photo ou une vidéo où apparaît une œuvre, à titre accessoire (07/2017) ;
Anne-Laure Stérin, Le chercheur prend une photo (11/2015)
L’œuvre n’est pas le sujet principal du cliché (sujet accessoire)
ou l’œuvre est dans le domaine public
(nativement ou bien son auteur est décédé depuis plus de 70 ans)
Que puis-je faire lors de la captation ?
Je capte l’image librement
Quelle diffusion ?
Je diffuse l’image comme je le souhaite dans tous les cas, j’accompagne chaque image de la mention de titre, auteur, date, lien, licence ou droit, source pour aider à la citation. Je peux choisir d’appliquer une licence (Creative Commons ou autre) sur mon œuvre (photo, dessin, vidéo) pour informer les ré-utilisateurs de leurs droits.
Références juridiques
– Cour de cassation, Place des Terreaux, Lyon (20/03/2005)
4 – Une personne reconnaissable – lieu public
Si le dessin n’est pas reconnaissable (schéma), le RGPD ne s’applique pas.
Que puis-je faire lors de la captation ?
Dans ces 2 cas, je peux prendre l’image d’une personne sans son accord :
- foule non reconnaissable (prise de loin, de dos),
- personne dans l’exercice de ses fonctions publiques (personnalité publique),
SAUF SI : atteinte à la dignité de la personne, image dégradante.
/!\ En dehors de ces 2 cas, une personne = une autorisation.
Quelle diffusion ?
Si je suis dans l’un des 2 cas mentionnés ci-dessus, je peux diffuser l’image d’une personne sans son accord.
En dehors de ces 2 cas, aucune diffusion n’est possible sans autorisation. Le dessin, croquis non reconnaissable peut permettre de diffuser une situation d’enquête.
Références juridiques et sources
– Les tribunaux sont rarement sévères mais appliquent des règles reposant un équilibre entre le droit au respect de la vie privée, le droit à la liberté d’expression, le droit à la dignité de la personne.
– Article 9 du Code civil (19/07/1970) : « Chacun a droit au respect de sa vie privée »
Source :
Anne-Laure Stérin, Le droit des personnes sur leur image (16/07/2016)
5 – Une personne reconnaissable – lieu privé
Un lieu privé (habitat…) en France ou à l’étranger. Si le dessin n’est pas reconnaissable (schéma), le RGPD ne s’applique pas.
Que puis-je faire lors de la captation ?
Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) s’applique, quel que soit le pays dans lequel je capte mon image car j’y suis soumis en tant que chercheur européen.
- AVANT la collecte : je contacte le Délégué à la Protection des Données (DPD) dont dépend mon unité pour effectuer une déclaration de traitement.
- PENDANT la collecte : je demande systématiquement l’accord écrit à la personne en lui précisant ce qui sera fait de son image.
Exemples de formulaire de consentement et de fiche d’information sur la collecte de données personnelles, InSHS, p. 30 à 33.
Exemple de fiche d’information sur la collecte de données personnelles, INRAE.
Je me renseigne également sur la loi du pays pour savoir s’il existe des limites supplémentaires.
Quelle diffusion ?
Je peux mettre en œuvre des techniques pour anonymiser l’image :
- je floute les visages pour une photographie, Outil > Image Scruber
- je floute les visages et modifie la voix / remplace la voix par un sous-titre pour une vidéo. Outil > Da Vinci Resolve
/!\ L’anonymisation totale est presque impossible. Une personne peut souvent être identifiée par recoupement d’information.
Quoi qu’il en soit, en cas de refus de diffusion par la personne, je respecte ce choix. Je peux éventuellement la représenter de manière non reconnaissable (croquis, dessin).

Exemple de re dessin d’une situation d’enquête :
Extrait de Brayer, Laure ; Pilon, Emmanuelle ; Thomas, Rachel (2022) «Sur les chemins et les ponts. Itinéraire des Jeunes Filles, le 19 juin 2019 à Rioupéroux» [Other] NAKALA. https://doi.org/10.34847/nkl.231c4067. Tous droits réservés (Reserved)
Références juridiques et sources
– Union Européenne, Règlement général sur la protection des données (2016)
– Article 226-1 du Code pénal (08/2020) : punit d’un an d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende le fait de porter atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui
Sources :
Anne-Laure Stérin, Le point sur les données à caractère personnel (09/11/2018) ; Anne-Laure Stérin, Le droit des personnes sur leur image (16/07/2016)
Véronique Traverso “Anonymisation, pseudonymisation, consentement : réflexions à partir d’expériences de collectes de données vidéo sur le terrain” ⟨halshs-03765421⟩ (2022)
David Zeitlyn “Archiver l’ethnographie ? Entre impossibilité et nécessité” DOI : 10.4000/ateliers.15589ISTEX(2022)
Loïc Riom, Michael Meyer, Cornelia Hummel. “Une “éthique visuelle” pour les usages de l’image dans l’enquête en sciences sociales” ⟨hal-03218978⟩ (2021)
Jordan, Sara R. “Research Integrity, Image Manipulation, and Anonymizing Photographs in Visual Social Science Research.” DOI : 10.1080/13645579.2012.759333 (2013)
Je réutilise une photo, une vidéo, un dessin
6 – Une image fixe dont les droits d’auteur sont “réservés”
En conférence ou visioconférence, cours, réunion, colloque
Que puis-je faire lors de la captation ?
Je peux collecter un nombre illimité d’images car je suis couvert par l’exception pédagogique et de recherche.
Quelle diffusion ?
Dans tous les cas, j’accompagne chaque image de la mention de titre, auteur, date, lien, licence ou droit, source.
Références juridiques et sources
– Protocole d’accord sur l’utilisation et la reproduction des livres, des oeuvres musicales éditées, des publications périodiques et des oeuvres des arts visuels à des fins d’illustrations des activités d’enseignement et de recherche. Bulletin officiel n°35 du 29/09/2016.
– Exception pédagogique et de recherche – Droit – Guides thématiques at Fondation Nationale des Sciences Politiques (libguides.com)
Le cadre légal de l’exception pédagogique et de recherche devrait prochainement évoluer. L’article 28 de la Loi pluriannuelle de programmation de la recherche votée fin 2020 semble annoncer une licence collective étendue pour les reproductions figurant dans les travaux de recherche et travaux issus de l’enseignement supérieur, à condition qu’ils soient publiés en accès ouvert et dans un cadre non lucratif.
Malheureusement cette modification est toujours attendue et l’on reste pour le moment sur le fonctionnement énoncé dans ce billet. Nous ignorons si cette licence collective sera aussi ouverte que nous l’espérons.
Sur intranet ou l’ENT – Environnement Numérique de Travail
Que puis-je faire lors de la captation ?
Je peux collecter des images protégées par le droit d’auteur car je suis couvert par l’exception pédagogique et de recherche.
Quelle diffusion ?
Je ne peux diffuser que 20 images avec une résolution de 72 dpi et une définition de 800×800 pixels.
/!\ Qualité suffisante pour la mise en ligne, la création d’un pdf mais pas pour l’impression papier.
A partir de la 21ème image, je demande l’autorisation à l’auteur ou au titulaire des droits. Je peux contacter :
– la Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques (ADAGP)
– la Société des auteurs des arts visuels et de l’image fixe (SAIF)
/!\ Dans certains cas, si l’image est exploitée, je peux avoir à payer des droits d’utilisation (les doctorants en sont dispensés).
/!\ La licence d’une image peut être plus restrictive que la licence choisie pour son support de diffusion (article, ouvrage…). Des illustrations n’appartenant pas à l’auteur peuvent être sous droits réservés dans un article disponible sous licence CC BY.
Exemple :
Pour les illustrations de ce chapitre de livre publié sur OEBooks
Baratay, Éric (éd.). (2021). 1. L’ampleur de l’anthropocentrisme, de l’Antiquité au xxe siècle. In L’animal désanthropisé (1‑). Éditions de la Sorbonne. https://books.openedition.org/psorbonne/129703
Il est précisé :
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books . Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Références juridiques et sources
– Protocole d’accord sur l’utilisation et la reproduction des livres, des oeuvres musicales éditées, des publications périodiques et des oeuvres des arts visuels à des fins d’illustrations des activités d’enseignement et de recherche. Bulletin officiel n°35 du 29/09/2016.
– Bulletin officiel du 7 février 2020 : mise à jour de l’exception pédagogique concernant la taille des images
Sources :
Lionel Morel ; Florence Descamps, Véronique Ginouvès, Bien rédiger un contrat de cession de droit pour un enregistrement de terrain (09/03/2013) ;
Parlons Science ouverte #7 : du bon usage des licences dans le cadre du dépôt dans HAL
Je peux néanmoins chercher des images appartenant au domaine public ou 70 ans après la mort de l’auteur ou sous licence libre.
Je les utilise selon les termes associés. Dans tous les cas, j’accompagne chaque image de la mention de titre, auteur, date, lien, public domain ou licence, source.
Sources :
Image Public Domain : Public domain archive, Metropolitan Museum of Art, Collections du Louvre, National Gallery of Art, Rijksmuseum, Getty Open Content Program
Image sous licence libre : Gallica, Wikimedia commons, Climate visuals, Nakala, D’autres ressources d’images licence libre
7 – Une vidéo dont les droits d’auteur sont “réservés”
En conférence ou visioconférence, lors d’un cours, d’une réunion, d’un colloque, sur l’intranet ou l’ENT
Que puis-je faire lors de la captation ?
Je peux collecter des vidéos protégées car je suis couvert par l’exception pédagogique et de recherche.
J’utilise des films dans le domaine public : Sens critique.
/!\ Un film est protégé par le droit d’auteur 70 ans après la mort de son dernier auteur (réalisateur, scénariste, dialoguiste, compositeur, adaptateur, auteur de l’oeuvre originale si adaptation). Certains films proposés dans le domaine public n’y sont en fait pas.
Je trouve des vidéos sous licence libre sur : Wikimedia commons, médiHAL en utilisant un filtre par licence. Je peux aussi consulter CanalU, Youtube, Dailymotion, Viméo / !\ pas de filtre par licence de réutilisation.
Quelle diffusion ?
Je peux diffuser des extraits d’œuvres protégées ou diffusées sur des chaînes ou plateformes payantes : 6 min maximum, la totalité des extraits ne dépasse pas 15% de l’œuvre.
Je peux diffuser en intégralité :
– une émission si elle a été diffusée ou enregistrée sur une chaîne ou plateforme gratuite,
– un film si acheté auprès d’organisme ayant négocié les droits pédagogiques (ADAV, Colaco).
Hors de ces cas, je demande l’autorisation aux auteurs ou ayants droits. Je peux les chercher via :
– la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD)
– la Société des producteurs de cinéma et de télévision (PROCIREP)
– la Société civile des auteurs multimédia (Scam)
Dans tous les cas, j’accompagne chaque vidéo de la mention de titre, auteur, date, lien, licence ou droit, source.

al-Baydani-Alzawiya, Fatima (2017) «Jeux d’enfants dans la ville de Zabid (Yémen)» Producteur Association Aydanout [Audiovisual] NAKALA. https://doi.org/10.34847/nkl.ccdb2bl1 (CC-BY-NC-4.0)
Références juridiques et sources
– Protocole d’accord sur l’utilisation des oeuvres cinématographiques et audiovisuelles à des fins d’illustration des activités d’enseignement et de recherche, bulletin officiel n°5 du 04/02/2010.
Sources :
Exception pédagogique et de recherche – Droit – Guides thématiques at Fondation Nationale des Sciences Politiques (libguides.com) ;
Laurence Bizien, La recherche architecturale et urbaine en vidéo et podcast : Canal-U et autres ressources audiovisuelles (19/09/2023)
8 – Pour illustrer mon mémoire ou ma thèse sur Internet
Que puis-je faire lors de la captation ?
Je peux insérer des images protégées par le droit d’auteur ou des vidéos et mettre mon travail en ligne. L’exception pédagogique et de recherche prévoit en effet une exception particulière. Par ailleurs dans le cadre des mémoires et des thèses, on ne peut pas me demander de compensation financière.
Au fil de mes collectes, je recherche les informations pour :
– Décrire ce qui est représenté (objet, œuvre, personne)
– Citer l’auteur de l’image (photographe) et le propriétaire de l’œuvre (musée ou particulier)
– Mentionner la licence de diffusion
– Ajouter le lien permanent vers l’image en ligne (s’il existe)
– Citer la source de l’image (publication, site web…) « Dans… »
– « Avec l’aimable autorisation de » si j’ai obtenu une autorisation
– Je précise si mes recherches n’ont pas abouti (demande en attente de réponse, absence de réponse)
Quelle diffusion ?
Je peux diffuser sans autorisation 20 images maximum, avec une résolution de 72 dpi et une définition de 800×800 pixels. À partir de la 21è, je demande l’autorisation à l’auteur ou au titulaire des droits.
Ainsi ma thèse peut être mise en ligne sur HAL dans le respect de ces conditions.
Comment expurger sa thèse des images non autorisées pour la diffusion ?
Je peux diffuser des extraits de 6 min d’une œuvre vidéo, la totalité des extraits ne dépassant pas 15% de l’œuvre.

Citer une image en ligne :
Copier/coller la citation pré-formatée proposée, s’il y en a une.
Exemple :
Article en double page titrant « 1839 : La photographie est née », photographe anonyme, 1939, domaine public, https://journals.openedition.org/photographica/docannexe/image/145/img-2.jpg .
Publié dans Éléonore Challine et Paul-Louis Roubert, « Introduction. Patrimoines photographiques, matière de l’histoire », Photographica, 2020, n°1, p.11-17.
Cette partie « source » peut figurer dans une table d’illustration pour ne pas alourdir le manuscrit
Références juridiques et sources
– Protocole d’accord sur l’utilisation et la reproduction des livres, des œuvres musicales éditées, des publications périodiques et des œuvres des arts visuels à des fins d’illustration des activités d’enseignement et de recherche, bulletin officiel n°35 du 29/09/2016.
– Bulletin officiel du 7 février 2020 : mise à jour de l’exception pédagogique concernant la taille des images
Sources :
L’exception pédagogique et de recherche | Ethique et droit (hypotheses.org) ;
INHA, Guide pratique pour la recherche et la réutilisation des images d’œuvres d’art (2021)
9 – Pour publier
Une diffusion sur internet, dans une publication, un site web ou une conférence filmée.
Que puis-je faire lors de la captation ?
Je ne suis plus dans l’exception pédagogique et de recherche.
L’image est sous licence : je respecte la licence.
L’image n’a pas de licence : je demande l’autorisation écrite à l’auteur et j’en garde une trace.
Comment demander une autorisation de réutilisation d’image ?
Quelle diffusion ?
Dans tous les cas, j’accompagne chaque image de la mention de titre, auteur, date, lien, licence ou droit, source.
Je respecte la formulation demandée par l’auteur ou le titulaire des droits dans la légende.

Exemple :
Après autorisation une planche de cette BD serait à citer ainsi :
Planches de Taniguchi, Jirô. (2017 (1992)). L’homme qui marche. Tournai : Casterman, 196 p. Collection écritures. © PAPIER/Jirô TANIGUCHI par l’intermédiaire du BCF-TokyoPubliée dans le billet : Laure Brayer (2021, 26 octobre). Découvrir “L’homme qui marche” Sensibilia. Consulté le 30 mai 2024, à l’adresse https://doi.org/10.58079/tzol
Cette partie “source” peut figurer dans une table d’illustration pour ne pas alourdir le manuscrit
Références juridiques et sources
– Une image disponible en ligne ou dans une revue par exemple, sans aucune mention est par défaut sous « droits réservés ». Le droit né de la seule création de l’œuvre.
– L’utilisateur qui ne dispose pas de l’autorisation de l’auteur ou du titulaire des droits commet une contrefaçon.
– Le terme copyright ou ce signe © n’ont pas d’impact en droit français, il s’agit du système de protection des œuvres en droit anglo-américain. Toutefois ce symbole © est devenu dans la pratique une façon d’identifier les auteurs et les titulaires de droits car il a un caractère évocateur pour le public.
Source : Direction des Affaires juridiques – Mission Appui au patrimoine immatériel de l’État. 2018. Droit d’auteur, droit à l’image : les étapes essentielles pour utiliser un contenu
Autres ressources sur la thématique
Université Lyon III Jean Moulin. Réseau CADOR, 2024. Parcours de décision dynamique sur Genially https://www.univ-lyon3.fr/faq-conseil-et-accompagnement-aux-donnees-de-la-recherche
Petermann, Damien. Réseau Médici, Repères, 2023. Accès et réutilisation des images dans des publications scientifiques : état des lieux, cas pratiques et stratégies https://u-picardie.hal.science/public/Petermann_webinaire_Medici_Reperes_avril_2023.pdf
Image à la UNE : Georges Abou Mrad (docteur AAU-CRESSON) sur le terrain en train de prendre en photo les personnes enquêtées. Date de prise de photo 2019, Programme de recherche POPSU – Transect 2 dirigé par Nicolas Tixier, Fonds photographique AAU-CRESSON, CC BYNCND
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Françoise Acquier, Aricia Bassinet, Florence Bouchet Moneret (1 octobre 2024). Photos, vidéos, dessins Droits d’utilisation. Ethique et droit. Consulté le 11 juin 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12eag
Dans le cadre d’une thèse, lorsque le doctorant souhaite insérer un graphique ou un tableau issu d’un article scientifique dont il n’est pas l’auteur, la citation de la source d’où il tire le graphique/tableau est-elle suffisante ?
Si l’article est en CC-BY, je suppose que la réutilisation est possible à condition de mentionner l’auteur ; mais lorsqu’il s’agit d’une publication accessible uniquement sur abonnement, le doctorant doit-il demander l’autorisation à l’auteur correspondant ou plutôt à l’éditeur ?
Bonjour
Lorsque l’article est sous licence et qu’il n’y a pas de mention spécifique et différente pour les images, ni sur la plateforme (cf la note mise sur Open edition Book), je pense effectivement que l’on peut insérer les illustrations dans la thèse en citant la source et en précisant la licence. Merci pour ce cas très concret.
Si l’article est sous abonnement, sans mention de licence, par défaut le contenu est “tout droit réservé, il me semble que contacter l’auteur correspondant permettra une réponse plus directe. Mais l’éditeur peut aussi être réactif. Souvent on pense que c’est compliqué d’avoir une autorisation, mais un simple mail donne souvent lieu à une réponse rapide et positive. Vous trouverez sous ce lien des précisions pour effectuer la demande d’autorisation https://www.univ-lyon3.fr/demander-une-autorisation-de-reutilisation-dune-image. L’illustration sera alors accompagnée de la formulation demandée par l’auteur ou le titulaire des droits dans la légende après la mention avec “l’aimable autorisation de … pour cette publication” (à titre d’exemple)
J’espère avoir répondu à vos questions.